
Comment accepter la mort pour vivre en paix
Comment accepter la mort que ce soit la nôtre ou celle d’un proche ? Comment parvenir à trouver la paix face à ce qui représente la plus grande peur que peut vivre l’être humain, que ce soit à travers ses proches ou pour lui-même. https://www.youtube.com/watch?v=F-Rq0Kx33rc En savoir plus sur les activités de Bruno Lallement Accepter la mort pour vivre pleinement sa vie Lorsque vous serez arrivée au bout de cette ligne, 2 personnes seront décédées dans le monde. Lorsque vous aurez terminé de lire cet article, environ 150 personnes auront quitté ce monde. D’ici une heure c’est 4700 personnes qui auront vécu cet instant ultime de leur vie, et en 24 heures 120000 personnes, soit 56 millions de personnes par an seront décédées. Près de 74% des personnes de cette planète connaissent une mort naturelle et pour les 26% restant la cause de mortalité la plus importante est la maladie avec, en première position, les maladies cardiovasculaires suivies des cancers. Les accidents divers représentent environs 3%, les homicides quant à eux 0,8% et 0,4% pour les conflits armés. Depuis que notre espèce est apparue sur terre, 108 milliards d’individus ont fait cette expérience de la mort. La mort fait intrinsèquement partie de la vie, quelle que soit la façon dont elle survient et quel que soit l’âge. Bouddha a dit en son temps : « Ce qui est composé est voué à se décomposer un jour ». Nul ne peut échapper à cette réalité, nul ne peut se soustraire à cette expérience ultime du fait de la nature changeante de tout ce qui existe dans l’univers. Première étape, l’acceptation Sur cette base, il convient de méditer sur la nature éphémère de toute vie, que rien ne peut nous permettre d’y échapper parce que la mort fait partie du processus même de la vie. Dès que nous naissons, nous devons savoir que nous ne serons que de passage dans cet espace-temps. Se révolter ou s’angoisser n’y change rien. Comme se plaisait à dire Dalaï-Lama : « à quoi bon s’angoisser pour quelque chose qui de toute façon arrivera ? » Le mieux que nous avons à faire est de nous y préparer, car contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’acceptation de la mort nous permet de vivre bien plus pleinement notre existence. Dès lors que la peur de la mort ne plane plus en arrière-plan sur nos vies, nous pouvons nous sentir libres d’être pleinement ce que nous sommes. Nous vivons dans la terreur de mourir, que cette peur soit avouée ou non parce que nous ne pouvons concevoir et accepter le caractère éphémère de notre vie et de celle des autres. En réalité, si nous souffrons de l’idée de la mort, cela est davantage lié au sentiment de perte; la perte des autres, la perte de l’identité que nous avons acquise tout au long de notre vie, la forme que revêt cette vie et tout ce à quoi nous nous sommes attachés. L’autre point qui nous terrifie le plus souvent est que nous ne savons pas ce qu’il adviendra de nous après la mort. La première étape consistera donc à méditer sur le caractère éphémère de tous les phénomènes qui constituent l’univers et y compris nos propres vies. Plus nous reconnaîtrons ce caractère éphémère, plus nous serons en mesure d’accepter l’inéluctable parce qu’il fait partie d’un bien plus vaste processus. Le principal obstacle à l’acceptation de la mort C’est notre ego qui génère tant de souffrance, c’est-à-dire cette perception erronée d’une existence séparée du reste de l’univers. Nous vivons avec l’idée d’un « moi » autonome et indépendant, ayant une identité propre et solide. De fait, nous considérons que les objets de nos perceptions le sont aussi. Nous ne percevons pas qu’en réalité nous sommes comme les vagues de l’océan. Chacune est unique, mais n’est pas séparée de l’océan. Elle lui est indissociablement liée. Elle interagit constamment avec, elle évolue en complète interdépendance avec l’océan d’où elle est issue ainsi qu’avec les autres vagues. Pour employer un terme cher à Arnaud Desjardins : « c’est ce sens de séparativité qui crée l’illusion d’être un individu autonome, séparé du reste de l’univers, et c’est cette illusion qui crée tant de souffrance ». Ce « sens du moi » ou ego nous pousse à désirer les objets de nos perceptions, à chercher le bonheur à travers eux en se les appropriant. Nous vivons avec cette illusion tenace que c’est par la satisfaction de nos désirs que nous allons trouver le bonheur et une paix durable. Seulement, eux-mêmes sont aussi impermanents et changeants que nos propres vies et ne peuvent donc par nature nous apporter un bonheur et une paix durable. Reconnaître le caractère éphémère de la vie, une source de joie Prendre conscience de la certitude que nous allons mourir un jour et que nous ne savons pas quand cela surviendra nous aide à ne pas gâcher les précieux instants de cette existence. Cela nous aide également à trier nos priorités, à chercher à rendre cette vie aussi bénéfique que possible autant pour soi que pour les autres. Gandhi disait : « Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours.». La conscience claire de notre mortalité nous aide à ne pas perdre de temps, à ne pas gâcher notre vie avec des futilités et des conflits inutiles, à ne pas nous attacher à ce qui est par nature éphémère et à consacrer notre énergie à nous montrer aussi constructifs que possible, autrement dit à faire partie de la solution plutôt qu’à créer des problèmes. Découvrez nos activités Préparer sa mort En occident où la mort est très tabou, c’est un aspect qui nous paraît inconcevable. Cela ne manque pas parfois de déclencher des passions en raison des peurs que la seule l’évocation de la mort peut réveiller. Pourtant, dans de nombreuses traditions, se préparer à la mort durant sa vie apparaît comme parfaitement naturel, parce qu’elle n’est pas perçue comme un phénomène séparé de la vie. De la même façon que nous